Nom : Schwangau/Von Taxis
Prénom : Ludwig/Paul.
Âge : ~18.
Sexe : Masculin
Sexualité : Aucune depuis un siècle.
Rang : Classe E.
Poste : Elève.
Physique : Des cheveux courts, aux couleur du feu, quelques mèches longues, sur la nuque. Un regard absent, ailleurs, pensif, mélancolique, perçant, moqueur parfois. Un sourire ravageur, lorsqu'on le voit. Des canines qu'on n'a pas le temps d'oublier. Des vêtements élégants. Classiques, mais élégants. Il ne prend pas garde à la mode, il se fiche des dernières tendances. Il s'habille souvent de Bleu. Comme un hommage à un rêve qu'il a manqué de près. Des armoiries sont brodées sur ses vestes, qui pour le monde d'aujourd'hui ne signifient plus rien. Imberbe, il a conservé un visage doux, de jeune premier. Seul son regard trahit parfois la cruauté dont il est capable, et ses canines son innocence perdue. Il est plutôt grand, fort. Loin d'être parfait, toutefois – mais gardons cela pour notre partie suivante.
Seul le Beau trouve une place dans son coeur, et il le montre. Il a travaillé sa démarche et sa voix, pour les rendre dignes d'un roi. Il est discret, toutefois. On ne se retourne pas sur lui dans la rue, le soir lorsqu'il sort. Il ne cherche pas à attirer l'attention – il ne veut pas.
Caractère : Et lorsqu'il veut, il choisit ses moments. Il n'aime rien laisser au hasard – sauf lorsqu'il a envie, parfois, de jouer les aventuriers. Il sélectionne ceux qui méritent d'être aimés et ceux à qui il fait croire qu'ils le sont. Il n'a aucune pitié à utiliser ceux qui sont prêts à le servir, ni à rompre une amitié sur un coup de tête. Tout ça pour une bonne raison : nul n'a pour l'instant, trouvé de place durable dans son coeur. Le seul à avoir, jadis, réussi, n'est plus présent que comme un vague souvenir. Le souvenir d'un homme Beau qui a tout gâché, et changé l'Amour en mépris. En rancoeur, en haine peut-être. La mélancolie fait souvent place à la cruauté, le rêve à l'égoïsme, l'indifférence à la joie. Le mépris à la raison. Le physique prime sur la pensée. L'esthétique sur le fond. Il ne faut pas cependant être dépourvu du deuxième – la stupidité des autres fait son intelligence. L'estime est rare – il est cependant difficile de se considérer bien ou mal vu : il sait se montrer aimable et hypocrite à souhait. Parfois même envers lui-même. Il est, faisons simple, prisonnier d'une vie passée.
Histoire :
[« Ich will ein ewig Rätsel bleiben mir und anderen »]
' C'est ce qu'il voulait. C'est tout ce que je pouvais faire pour lui, alors, je lui ai donné. Je crois que c'était le mieux à faire. Il m'implorait – je n'ai pu résister.
Au revoir, mon Ami.
A défaut de la Vie éternelle que je t'ai promis, je t'offre le repos.
Pardonne-moi – je ne pouvais m'encombrer de toi.
Tu étais beau, mon Ami. Mais tu ne m'aimais pas vraiment. Tu ne voyais que le Vampire qu'il y avait en moi, tu ne voyais que les avantages – tu ne voulais qu'eux. Tu ne voulais pas vieillir, tu as été exaucé. Que demander de plus ?
Tu voulais être comme moi, je sais. Mais tu n'étais pas prêt. Tu ne l'aurais jamais été. Tu étais trop faible. Trop naïf. Trop sensible. Trop attaché à moi – ta plus grosse erreur, sans doute. '
[« Ich will ein ewig Rätsel bleiben mir und anderen »]
'Tu vois ? Je t'ai fait réussir. Maintenant, pendant des siècles ils se demanderont ce qu'il s'est passé aujourd'hui. Je ne leur dirai pas. Le mystère restera. Adieu, mon Ami. Et toi, médecin, pardonne-moi. Tu en savais trop.
Adieu, Merveille. Adieu, ô vie rêvée. Mon Ami, si tu ne t'étais point enlaidi, peut-être aurais-ju pu continuer à supporter ta folie. Mais lorsque je te voyais t'empâter ainsi, sans pouvoir rien faire, mon coeur souffrait. Tes invités imaginaires comptaient plus que moi. J'étais pourtant l'un de tes rêves, alors pourquoi ?
Tu disais être un incompris.
Mais c'est toi qui ne comprenais pas.
Tu n'as jamais rien voulu comprendre... '
Le jeune homme releva la tête.[« Ich will ein ewig Rätsel bleiben, mir und anderen. »]
La visite, encore une fois, se terminait sur cette phrase. Il regarda autour de lui les gens discuter. Il écoutait les avis. Puis son regard se posa sur la croix qui sortait de l'eau. Il se souvenait très bien. Comme si ç'avait été la veille. Il soupira et tourna les talons. Cent vingt deux ans maintenant. Jour pour jour. Il retint un sourire triste en reprenant la route du château. On l'attendait. Il n'avait pas encore parcouru la route que déjà, le monument se dressait au-dessus des arbres.
Il entra. On lui demanda s'il avait perdu son groupe, il montra son billet. On le laissa entrer. Il se joignit à une énième visite de la journée. Neuf Euros pour une demi-heure à l'intérieur d'un château que désormais il connaissait par coeur. Il eut envie de se rendre dans la tour la plus haute. On lui en refusa l'accès – fermée au public. Ce ne fut pas une surprise – ce qui était nouveau était le guide qui venait de le repérer et qui l'empêcha de franchir la chaîne de sécurité.
Il soupira et suivit le groupe. Une galerie de portrait. Son regard s'arrêta sur l'un d'entre eux.
« Paul de Taxis sur votre gauche. Il fut sans doute le premier ami véritable du roi, et les rumeurs couraient sur le fait qu'ils étaient amants. Bienentendu cela est remis en doute par les historiens, les écrits du prince témoignaient de son refus d'accepter son homosexualité. Dans tous les cas, il s'agissait au moins d'une amitié amoureuse. »
Les regards se tournèrent sur lui. Il venait de ricaner. On remarqua sa ressemblance avec le jeune homme sur le tableau. Flagrante – sauf peut-être quelques mèches de cheveux colorées. D'un geste de la main, il leur signifia que ce n'étaient rien. Ca lui avait échappé. C'était nerveux.
Il garda le silence jusqu'à la fin de la visite. Il quitta le château sans se retourner, passa un pont en prenant le temps d'admirer la chute d'eau qui se trouvait en-dessous, puis redescendit au village en contrebas. Charmant. Les maisons avaient gardé leur style d'antan, pour la plupart. Même les hôtels faisaient un effort – pour marquer le contraste avec les touristes. Ca riait, ça courait, ça criait et ça prenait des photos. Parfois, il faisait un effort, revêtait un costume d'époque et acceptait de poser contre quelques pièces en tant que « Prince Paul de Taxis, amant du Roi Ludwig ». On le prenait pour un amuseur de foire, un imitateur.
Les soirs où il était d'humeur. Il avait, en un siècle, eu le temps de se lasser. Alors, parfois, il parcourait le monde de long en large puis revenait. Il suivait une ou deux visites, errait de nuit dans le château en toute clandestinité, puis rentrait chez lui. Paul de Taxis. Premier ami du prince. Un nom, un tableau, quelques références sur des sites internet. Et rien. Introuvable sur Wikipédia.
La lassitude avait fait place à la fatigue. On refusait de l'embaucher aux rares endroits qui lui faisaient envie : il faisait trop jeune.
'Maudit soit le jour où j'ai accepté ton invitation, Richard.'
Il leva la tête. Un portrait bien connu de tous. Il empoigna sa télécommande et coupa la chaîne hi-fi. Seul avantage qu'il reconnaissait à la technologie : on pouvait écouter de la musique sans avoir à se rendre dans une masse grouillante d'admirateurs invétérés.
« Quand je pense que ce bougre aurait pu connaître une gloire éternelle... je t'aurais peut-être laissé au moins ça si tu ne m'avais pas contrarié... hein, Richard... tu as toujours eu le dessus sur moi et tu ne manquais pas de me le faire remarquer... j'ai eu envie de te prouver ton erreur. Tu me traitais d'insignifiant – vois qui de nous deux est le mieux loti aujourd'hui. »
La chaîne coupée, il alluma son ordinateur.
Depuis peu, il s'était pris de passion pour les études. Une envie d'étudier, loin. De s'en aller de cet endroit qui lui détruisait la santé. Qui l'étouffait. Il n'aurait pas longtemps le courage d'échapper à ses souvenirs qui le retenaient ici. Il devait agir vite.
Une école. Il venait de trouver. Il regarda la lune poindre dans le ciel. Il était trop tard maintenant. Demain, il irait. L'aéroport était à deux heures, il trouverait bien un vieillard pour le conduire – lui ne savait pas. Il n'avait jamais voulu savoir.
Il faisait son deuil ainsi, de la vie qu'on lui avait pris. Il avait su se venger. Et à présent, il vivait, parce qu'il n'y avait rien d'autre à faire et que la mort lui faisait bien trop peur. Parce que le Beau dans le monde subsistait encore il ferait de même. Parce qu'il avait un certain pouvoir et qu'il aimait en profiter.
Il éteignit tout et s'allongea. Le sommeil mit du temps à venir. Il se releva alors et prépara sa valise, emportant le nécessaire – quelques vêtements, affaires de toilette, un livre et un dictionnaire. De l'argent. Et des passeports – faux, bien sûr. Date de naissance erronée. Nom d'usage : Ludwig Schwangau.
Sujet: Paul von Thurn und taxis, dit Ludwig Schwangau. 
Lun 11 Fév - 3:38
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