[Ludwig] et [????]

C'était donc là, sa chambre. Il s'y posa. Il remarqua alors d'autres affaires, sur le lit qu'il avait choisi. Tant pis pour l'autre. Il déplaça les affaires. Ce lit-là serait le sien. Il déballa tout dans l'armoire de son choix en déposant les affaires de l'autre dans l'autre armoire, et installa ensuite son miroir, un des seuls dans lesquels il pouvait se voir – il l'avait payé cher à une sorcière de bas-étage. Par sorcière entendons, une jeune fille l'ayant consacré avec un peu d'encens et pratiqué ensuite quelques rituels pseudo-ancestraux. Ou bien, qui l'avait agrémenté d'une technologie de sa connaissance – elle était ingénieur. Peut-être aussi acheté tout simplement chez BHV. En tout cas, il se voyait dedans à merveille et il adorait ça. A l'envers, mais c'était mieux que rien. Bien qu'il eût préféré se voir oeil gauche à gauche...bref,vous aurez compris.

Il avait donc déménagé les affaires de ceux qui occupaient l'endroit qu'il avait choisi, et posé les siennes à la place. Ca lui avait pris une petite heure – le voilà maintenant posé à la fenêtre avec une plume de calligraphie et un cahier paperblanks payés l'équivalent de 35 euros à l'équivalent du VirginMegastore. Il écrivit son récit de la journée, tenta de le mettre en vers mais rien n'y faisait : ce n'était pas aujourd'hui que l'Odyssée d'Ulysse aurait à craindre une quelconque rivalité. Il soupira. Il était fatigué par le décalage horaire. Il avait faim – mais il faisait nuit et froid, et il faisait partie de ceux qui préféraient vivre le jour, à la lumière du Soleil, et se nourrir quand ses proies étaient réveillées, et en forme. Il aimait les faire courir un peu avant de se jeter sur elles.
Alors il attendrait le lendemain, d'avoir un peu dormi – bien que le coucher n'était pas pour dessuite. Il se demandait si le net existait ici. Le seul avantage de cette époque, l'ordinateur. Il aimait voyager dans cet espace imaginaire. Il était peut-être l'un des seuls à comprendre le sens profond du mot « windows ». Cet écran était sa fenêtre à lui, sa porte sur l'évasion. Mais il avait tout laissé à Schwangau, en Allemagne. Il irait faire les magasins le lendemain. Un toshiba ferait l'affaire. En attendant, il devrait se contenter d'un livre qu'il avait vu traîner sur une étagère.