Première arrivée

Un jeune garçon poussa un énième soupir. Tout était contre lui aujourd’hui.

Ses volets n’avaient pas arrêté de claquer toute la nuit, ce qui l’avait fortement empêcher de dormir et c’est quand il commença à s’assoupir que la petite fille de six mois que gardait sa mère hurla et pleura pendant plus d’une heure.

Quand il dut se lever, il dormait à moitié et, ce qui dut arriver arriva : Il trébucha sur un livre qui traînait là. Sa mère, inquiète, voulut voir s’il n’avait rien de casser et il usa de toutes ses ressources pour pouvoir s’échapper. Enfin libéré de ses griffes ; il descendit prendre son petit déjeuner et dut supporter une engeulade entre son père et l’une de ses sœurs.
Pire encore, il se rendis compte qu’il n’y avait plus de céréales. Seule chose qu’il mangeait le matin. Soupirant, c’est le ventre vide qu’il monta en haut dans le but de prendre une douche.

Malheureusement, c’était Anna qui avait réussi à lui voler la place sous le nez. Et dieu seul sait que Anna pouvait passer du temps dans sa chère salle de bain. Ah la la, les femmes…
Résigné, il alla donc se réfugier dans sa chambre. A sa grande peine, sa porte, ayant quelques problèmes de huilage était restée bloquée. Il la défonça donc et elle vola en éclat. Génial, une porte de chambre à rembourser. Rien de pire ne pouvait lui arriver. Il se trompait.
Il décida de vérifier que rien ne lui manquait. Avec sa malchance d’aujourd’hui, c’était impossible qu’il n’ai point oublié quelque chose, même minime. Une gomme ou le capuchon de son stylo, par exemple.
Il avait raison. Mais ce n’était pas la gomme qu’il avait oublié, ça non…c’était le livre d’une de ses matières principales !
Et le voila à quatre pattes sous son bureau à chercher le perdu. Comme une malchance n’arrive pas sans une autre, il se cogna contre le haut du bureau.

Il commençait à stresser. Son bus passait dans une demi heure et il ne c’était toujours pas lavé, peigné, brosser les dents, n’avait toujours pas retrouvé le livre, dis au revoir à ses sœurs, écouté les conseils de chacun. Et en plus de ça, son père l’appelait pour qu’il l’aide à bricoler son fichu robot. C’était une famille de fous.

Il entra donc dans la salle de bain et sa toilette se passa sans, dirons nous, incident majeurs.
Bien sûr, il brisa le parfum préféré de sa grande sœur, se coupa alors qu’il se rasait la barbe mit du temps à trouver sa boucle d’oreille favorite, fit tomber plusieurs fois le savon par terre, mouilla tellement le sol qu’il glissa et se rattrapa in extremis. Il dut bien sûr nettoyer mais sortit indemne de cette pièce pleine de buée. Sa mère l’enguirlanda car il était en retard. Il chercha à la va vite son bouquin et le trouva enfin, après avoir de nouveau trébuché dessus. Car, oui, c’était le livre sur lequel il était tombé quand il c’était réveillé. Il lança un rapide au revoir à sa famille, mais il dut tout de même recevoir les bisous de chacune et la poigne de fer de son père.

A présent, il n’avait plus que 5 minutes pour attraper son bus et dut courir, le froid lui piquant les joues et ses semelles glissaient sur le givre. Mais il l’avait eu, ce bus !
A présent, il était serré entre une grosse dame et un colonel à la retraite qui n’arrêtait pas de vanter ses exploits a son petit fils qui le regardait avec des yeux ronds.
Bien entendu, pour mieux expliquer ses exploits en bataille, l’ancien combattant se crut obliger de faire de grands gestes à l’aveuglette et Anthony se reçut son coude dans l’œil.

Vraiment, il n’en pouvait plus.

Il pria dieu pour qu’il ne lui arrive rien d’autre mais dieu devait être sourd car il tomba du bus en descendant ses marches. Il pesta. Et il se rendit compte avec horreur qu’il n’était pas descendu au bon arrêt, car l’école privée se trouvait un arrêt plus loin. C’est donc avec rage qu’il s’y dirigea. Sur la route, il marcha dans une crotte de chien et percuta un homme d’une trentaine d’année. Après quelques autres maladresses il arriva enfin devant le grand portail de Cross Academy. Il ferma les yeux et pria pour que rien d’autre ne lui arrive.
Etonné, il découvrit que le trajet du portail au Hall de l’école se fit sans encombre.
Il poussa la grande porte et rien ne ce passa.
Revigoré, il se dit que la chance avait finalement décidé de se montrer.
Il laissa un fin sourire prendre place sur ses lèvres.
Sourire qui s’effaça aussitôt quand il avisa la rangée de porte devant lui, sur sa droite et sur sa gauche.

-Et ça recommence…

Au début, il n'était pas très motivé, il devait bien l'admettre. Et puis sa curiosité avait été titillée. Ses frères avaient aidé, dans ce sens, lui faisant comprendre que plus qu'une punition, c'était une opportunité que leurs parents lui offraient... Après tout, même en internat, il pourrait continuer à rencontrer des gens. Et les parents ne seraient pas là pour vérifier s'il se stabilisait ou s'il continuait à jouer.

Ses sacs posés de part et d'autre de lui, il posa ses mains sur ses hanches et inspecta le bâtiment. Imposant. Mais bon, il en fallait plus que ça pour l'impressionner. Avec un sourire en coin, il ramassa ses sacs et s'avança. D'un coup d'épaule, il poussa la porte d'entrée et se trouva dans le hall. Il laissa un sifflement s'échapper d'entre ses lèvres, puis laissa tomber ses sacs au sol. Il gardait malgré tout autour de lui un sac de toile noire, qu'il portait en bandoulière, dans lequel se trouvait son matériel de survie : son carnet à dessin et des fusains.

Il inspira, et sa voix s'éleva dans le hall.

"Y'a quelqu'un ?"

Il avait espéré que quelqu'un serait là, pour l'accueillir. Mais il attendit et personne ne vint. Alors il soupira, et ramassa ses sacs avant d'avancer, un peu au hasard. A force d'errer dans les couloirs, il trouverait bien sa chambre. Ou quelqu'un susceptible de lui indiquer où elle était, sa chambre.

Une moue aux lèvres, il entreprit donc de découvrir l'endroit, chargé comme un mulet, et râlant contre ses crétins de parents qui n'avaient pas pensé à envoyer ses affaires l'attendre dans sa chambre.


[==> Réfectoire.]

Un sac sur le dos, et l'autre en bandoulière, Tio portait les affaires de son frère en plus des siennes. Il savait pertinemment que Aidan, même s'il ne l'aurait avoué pour rien au monde, avait peiné à porter son sac seul. C'est pourquoi, sans lui avoir laissé le choix, il le lui avait pris des mains et l'avait passé autour de sa tête pour le porter en bandoulière.

Dans sa main, celle d'Aidan. Il sentait l'agitation de son frère, et exerça une légère pression du bout des doigts pour le rassurer. Tout irait bien. Ca ne pouvait pas être différent : ils étaient ensemble, et c'était tout ce qui importait. Bien sûr, il ressentait quelques remords à l'idée d'avoir laissé Lou en arrière, mais le plus important de tout, c'était qu'on ne l'avait pas séparé de son double, de sa moitié.

Il fixa l'imposant bâtiment avec un regard appréciateur. Au moins, vu la taille du château, ils ne risquaient pas de s'ennuyer. Se perdre, c'était une autre histoire. Avec un sourire à l'attention de son miroir, il passa devant pour pousser l'imposante porte, et il se retrouva dans un immense hall. Vide. Evidemment, personne pour leur indiquer ou se trouvaient les chambres : il avait beau être plus solide qu'Aidan, les sacs commençaient quand même à lui scier les épaules. Il retint un juron bien placé, puis se tourna vers son frère, semblant soudain apaisé.

"Tu as une idée d'où se trouvent les chambres ?"

Après tout, c'était lui qui avait été envoyé ici par leurs parents, alors peut-être saurait-il comment y aller. Peut-être qu'il avait eu un plan, ou qu'on lui avait au moins expliqué s'il fallait aller à droite ou à gauche. Il maudit mentalement ses parents et leur stupide idée de les séparer. Ca, il allait le leur faire payer. Déjà, contrairement à ce qu'il avait assuré à Aidan, il n'avait pas laissé de mot expliquant ou il se trouvait. Ben oui, il savait pertinemment que s'il l'avait fait, ses parents auraient débarqué illico presto pour le ramener à la maison et laisser son aîné se débrouiller tout seul.

Mais eux, ils ne l'avaient pas vu pleurer, Aidan. Ils n'avaient pas eu à essayer de le réconforter, alors que leur coeur était aussi déchiré que le sien. Ils n'avaient pas de jumeau. Ils ne pouvaient pas comprendre. Seule Lou les comprenait. Mais c'était bien parce qu'ils le lui avaient permis.

Il se doutait bien que ses parents n'étaient pas dupes, et qu'après avoir appelé ses quelques amis et fouillé la ville, ils viendraient ici pour les chercher. Mais ils pourraient faire ce qu'ils voudraient, il faudrait au moins l'assomer pour le ramener. Et s'il savait que son père était bien plus costaud que lui, il se savait aussi bien plus agile et rapide. Et si besoin était, il mordrait.

S’il en avait un qui était bien heureux de ne pas être seul en ce moment, c’était bien Aidan. Non seulement il n’avait pas à porter son sac, mais en plus son frère était avec lui. Même si le fait que son frère avait prit son sac sans lui demander son avis le dérangeait un peu, il le laissa faire, sans commentaire. Et de plus, il était tellement nerveux qu’il n’aurait rien dit de toute façon.

Son frère, en sortant de la gare, sans doute se rendant compte à quel point il avait eut du mal à porter son sac car ce fut son père qui était entré pour déposer le bagage dans la cabine du train, avait saisit son sac avant même qu'Aidan ne puisse faire, ou même dire quoi que se soit. En arrivant finalement devant l'établissement, sentant la nervosité grimper de plusieurs coches en lui, il avait saisit la main de son frangin qui la serrait sans lui faire mal. C'était toujours comme ça entre eux, la pression sur les doigts d'Aidan le calmait car il sentait la présence rassurante de Tio.

Cela ne prit que quelques minutes, tout au plus pour que l'aîné des jumeaux retrouve son sang-froid et son calme. Un sourire au visage, il regarda son frère qui semblait bien aimé la structure de l'immense pensionnat devant eux. Ils allaient pouvoir en faire, des trucs la dedans ! Jouer à pleins de jeux tout aussi drôles les uns que les autres ! Et oui, Aidan n'avait pas perdu son esprit enfantin.

Une fois à l'intérieur, son frère laissa tomber un juron, ce qui attira l'attention de son frère. Ayant oublié que c'était lui qui portait tout les poids lourds, il semblait souffrir légèrement... beaucoup ? Bon peut être qu'Aidan n'aurait pas dut apporter tant de chose... mais il n'arrivait pas à se défaire de ses objets familiaux, au contraire de son jumeau... Maintenant, les chambres.. hmm..

".. Les chambre, les chambres, les chambres.."

Il porta une main à sa lèvre inférieure, signe qu'il réfléchissait. En faite, il n'en avait aucune idée... mais si ça se trouvait, c'était pas si difficile à trouver, non ?

"Je crois que... c'est par là !"Dit joyeusement Aidan en tirant son frère à sa suite.

En ce moment, il était joyeux. Mais dans le fond, il savait q'il devrait se préparer au pire si le désastre arrivait : se faire séparer de son double. Le soir où il avait apprit qu'il se faisait envoyer ici, il avait assumé comme un adulte mais après, les flots c’était écoulé. Non, il aimerait mieux mourir que d'être séparé de Tio. Sans compter Lou, leur soeur chérie, il se sentait seul sans Tio. Et connaissant ses parents, ils seraient vraiment furieux de savoir que son frère l'avait rejoins sans leur accord... il espérait seulement qu'ils ne viendraient pas le chercher.

[ Les dortoirs ^^]

Il appuya finalement sur le bouton <stop> sur son lecteur mp3. Faisant ainsi taire la voix du quelconque chanteur d'un quelconque groupe allemand, donc après tout il n'arrivai à comprendre aucun des mots qu'il prononçait. Mais la langue avait cette belle sonorité, comme une belle mélodie chantée, et puis la guitare restait jolie. Oh et après tout il s'en fichait, il écoutait ce qu'il voulait, point final.
Ça faisait en fait peut-être bien trois ou quatre heures qu'il était là, assit sur cette banquette arrière de la voiture. Les pieds remontés sur le siège du passager devant lui, son casque d'écouteur bien plaqué sur ses oreilles, le son presque au maximum. Essayant de laisser son esprit se plonger dans la musique et oublier les événements précédents. Mais ça n'avait pas très très bien marché. Malgré la musique plus que forte, cette scène lui revenait sans cesse à l'esprit.

C'était là qu'il avait abandonné cette idée de se changer les esprits. Il avait d'un geste habitué rabaisser son casque d'écoute dans son cou, avant de changer de position. Descendant ses pieds du siège à l'avant de lui, il donna du lousse à la ceinture de sécurité pour étendre ses derniers out le long du banc arrière, s'adossant à la portière. Avant de comme ça, se mettre à raconter au chauffeur ses problèmes.
" Vous savez, ça faisait plus d'un an qu'on sortait ensemble... "
Le chauffeur détourna son regard vers lui un instant, un peu surpris qu'il lui parla comme ça, après presque quatre heure d'un silence total, avant de reporter son attention sur la route, écoutant d'une écoute un peu absente l'adolescent.
" ...pis pas loin d'onze mois qu'on couchait ensemble. Mais là, il me largue comme ça. Sans même réelle raison. Prétendant qu'on sera trop loin, et qu'on, donc qu'il m'inclus la dedans aussi, va aimer pis coucher avec d'autre. C'est presque qu'il m'avoue qu'il attendait juste ça pour me tromper! Ben voilà, je l'ai envoyé se faire voir. "
Il se tut un instant, le chauffeur lui lança un regard de biais un instant, avant que Matthys embarque comme ça sur un autre sujet.
" Est-ce que vous êtes marié? "
Et il changeait de sujet comme ça, sans réelle raison. Le chauffeur fut un peu surpris, hésita avant de finalement répondre de l'affirmatif.
" Et des enfants, vous en avez? "
" Bien... oui... j'ai 3 enfants. "

Et un pseudo conversation continua de cette même manière durant un certain instant. Matthys qui soi racontait sa vie, soi posait un tas de questions diverses au chauffeur qui répondait toujours un peu hésitant.
Ils finirent malgré tout par arriver à l'Académie, alors que le voile sombre de la nuit tombait doucement. Il en avait marre de se retrouver ici, dans cette voiture, avec ce chauffeur pas très très bavard, trop occupé à plonger son regard sur la route droite devant lui. En fait, c'était peut-être mieux ainsi, il n'aurait pas aimé non plus finir mort dans un accident de la route, dans un coin perdu du Japon d'autant plus.
Il remercia vaguement le chauffeur, avant de balayer d'un regard l'endroit. Bon, certes, il ne pouvait nier le certain charme ancien que l'établissement avait, mais ça restait cet établissement, dans lequel il n'avait nullement envie, et lequel l'avait fait perdre Isas.

Il soupira. Avant de prendre ses affaires et de pénétrer à contre-coeur dans cet établissement. Il s'arrêta malgré tout un peu stupéfait devant l'immensité de la grande pièce. Elle portait une multitude de portes, toutes vers différentes pièces. Oui, bon, c'était quand même joli. Mais. C'était ici, point final. Il se dirigea un instant vers le secrétariat, ou il donna son nom, avant qu'on lui attribue sa chambre.
Mais il ne s'y rendit pas immédiatement. Il n'avait pas encore digéré le fait que Isas l'ait largué, pas assez pour aller prendre chambre et socialiser du moins.

[direction -> on verra XD]

La mère de Dany ne put aller reconduire celle-ci pour son premier jour à la Cross Academy car elle avait du travail, de toutes façons, c'était beaucoup trop loin. L'adolescente dû donc se lever très tôt pour attraper un bus qui l'emmenerait jusqu'à son nouveau pensionnat. Pas qu'elle était nerveuse, mais elle n'avait jamais vécu dans un établissement scolaire. Bah elle verait bien, elle qui avait toujours soif de nouvelles expériences.

En chemin, elle entreprit de réécouter sans cesse son nouveau cd qu'elle avait importé sur son Ipod quelques jours plus tôt. Un cd américain qu'un de ses amis lui avait fait découvrir. Bien qu'elle n'aimait pas vraiment la musique américaine, elle fut charmer par les voix des chanteurs et leur côté electro. Le deuxième cd de Death from above 1979, l'avait totalement concquise.

Elle finit par sortir de son sac d'école MA - marque japonaise -, son ordinateur portable mac. Elle se connecta sur msn, mais compte tenu de l'heure, il n'y avait pas grand monde d'intéressant qui était connecté. Elle ferma msn et lança le programme Microsoft Words et ouvrit le dossier contenant son journal intime. Bien sûr, elle trouvait un peu jeune de tenir ce genre de journal, mais puisqu'elle n'avait pas d'appareil photo, c'était le meilleur moyen qu'elle avait trouvé pour garder en souvenir ce qu'elle pensait et ce qui lui arrivait quotidiennement.

Quand elle en eut assez, elle ferma le laptop et le remit dans son sac d'école qu'elle posa à ses pieds. La jeune fille regarda l'heure sur sa montre à son poignet et soupira. Ce matin, elle avait enfilé un chandail noir aux longues manches ajustées et un legging noir lui arrivant à la moitié des mollets. Par dessus, elle avait mis une tunique orange à point noir qui elle lui arrivait à mi-cuisse. Comme accessoire, une pince argent en forme de ciseaux retenait quelques mèches de ses cheveux, une bague en forme de couronne et un colier au bout-du quel se trouvait un pendentif-clé, les deux venant de vivienne westwood et étant argent aussi, complètait son ensemble assez simple. À ses pieds, de magnifique - mais vielles- Rocking Horse Ballerinas de chez Vivienne Westwood ornait ses pieds. Ces talons-haut - dont le talon était fabriqué de vrai bois - venait de l'ancienne époque où elle avait un beau-père millionnaire...évidemment.

Elle sortit de sa sacoche Vivienne Westwood, qui se trouvait sur ses genoux, un miroir et un crayon noir pour vérifier que son maquillage ne 'tombait' pas trop. Dany n'avait pas trop eu le temps de se maquiller ce matin, alors ses ceintres étaient bien visibles sur sa peau blâfatre. Elle jura entre ses dents, haussa les épaules et remis prestemment le miroir et le crayon dans sa sacoche grise, noire et violette. La demoiselle commençait à s'agiter, croisant et décroisant ses jambes et ses bras sans arrêt.

Heureusement, ses souhaits furent entendus et les bus s'arrêta. Elle ne perdit pas de temps, mis son sac-à-dos à son épaule, attrapa sa sacoche d'une main et descendit récupérer ses deux autres sacs dans la soute à bagage du bus. Un de ses sacs contenaient des vêtements et le deuxième tout le reste. Elle se disait de temps en temps qu'elle devrait songer à être moins matérialiste. Une autre fois..

Elle posa ses deux sacs à ses pieds, le temps de sortir une cigarette et un briquet de sa sacoche. Elle l'alluma, prit une courte pose, puis reprit tant bien que mal les deux sacs, la cigarette toujours à la bouche, et se dirigea vers l'immense établissement en se disant qu'une direction l'aiderait sûrement à se diriger dans sa nouvelle demeure.

Comme d'habitude, il fallait "prendre le bus, comme tous les enfants de ton âge". Cette rengaine, il la connaissait depuis tout petit, depuis qu'il avait commencé à collectionner les séjours dans les écoles. C'était donc reparti pour un tour. Allait-il seulement réussir à finir l'année cette fois? Et surtout, ne pas oublier "Essaye de te faire des amis. Tu sais, il n'y a pas que des gens jaloux". Jaloux, c'était devenu l'excuse universelle. Mais depuis un certain temps, il en doutait. Peut-être que les gens n'étaient pas jaloux, peut-être que c'était juste lui qui avait une tête à claque. De toute façon, c'était comme ça, il avait l'habitude maintenant.

Il regarda une dernière fois la petite note laissée par ses tantes (il appellait comme ça ses mères adoptives). C'était bien cet arrêt là. Il sortit donc.

Bof, il ne cassait pas grand chose ce grand bâtiment. Il avait vu mieux. Il faut dire que maintenant c'était un expert en architecture d'école. C'était quand même étrange, celle-ci donnait l'impression d'être scindée en deux. Bah, pourquoi pas.

Il entra, se dirigea au secrétariat (ses tantes l'avaient bien sur noté sur la note, comme d'habitude, à croire qu'elles le prenaient pour un idiot), donna son nom. On lui indiqua comment trouver sa chambre, et il y alla. Pendant sa petite ballade à travers l'école en direction de sa chambre, il se rappela combien c'était finalement pratique, ces grosses valises à roulette. Il faut dire que quand on emmène autant d'affaire que lui, il vaut mieux avoir le matériel.

Tiens, des gens étaient déjà là. Il est bizarre celui là, avec ses cheveux bleus, il a l'air perdu. Bah il fallait se renseigner, c'est sur qu'il doit pas avoir des "tantes-mamans-poules" celui là, sinon il le saurait...

[Direction > le dortoir]

Soupir.

Gros soupir.

Enorme soupir.

Assis dans le bus, les pieds posés sur son sac, il regarde dehors, d'un air absent. Ils auraient pas pu trouver plus paumés, ses parents, l'eussent-ils voulu. Ici, il ne risquait certainement pas de rencontrer de délinquant, il n'y avait, après tout, rien à délinquer. Aucun risque donc. Ses parents avaient joué la protection maximale, comme les nouvelles serviettes ultra trop bien de la balle que même les hommes en veulent, dont la pub affichée dans le bus l'enquiquine depuis avant.

Bon. Regarder le paysage, et pas cette pub. Soit. Un poteau, un arbre, un poteau, un panneau, un arbre, un arbre, un poteau, une vache. Okay, c'est encore plus chiant comme ça. Bon. Qu'est-ce qu'on peut bien faire quand on est tout seul dans un bus et qu'on est gavé comme pas possible ? D'ordinaire, en ville, il aurait dragué. Mais là. Ahem. La moyenne d'âge de la population du bus doit avoisiner les cinquante ans. Et encore, il se compte dans la moyenne, ce qui la fait baisser.

Il soupire encore et change de position. Mais non, c'est pas plus confortable. Il se demande depuis combien de temps il est coincé dans ce bus, mais se dit qu'il préfère ne pas savoir, que c'est trop long de toutes façons. Finalement, il s'endort, Lyas.

Quand il se réveille, c'est parce qu'une nana, de son âge (ô maille gode !) se penche vers lui en souriant. Il ouvre les yeux, et se recule, vision cauchemardesque pile sous le nez. Elle pue le fond de teint, en plus.

"Salut, j'ai pas pu m'empêcher de me dire que t'es vraiment mignon, et qu'il fallait que je t'aborde, parce que… Ouah, quoi."

Il se recule encore un peu, tassé contre son siège et voit, là bas au loin, sa bouée de sauvetage. Le panneau qui indique son arrêt ! Il a presque envie de remercier Jésus, Marie, Joseph, le bœuf et l'âne, et se lève, glissant son sac sur l'épaule, bousculant la nana au passage, mais pas méchamment non plus hein. Juste un soupçon de dédain.

"Ben je suis désolé pour toi, mais d'une, pas ouah quoi, de deux, ton fond de teint sent, et de trois, je suis pédé."

Et sur ce, il quitte le bus, très fier de son effet, et son humeur ayant grimpé d'au moins… De rien, en fait. Parce que si avant il trouvait le coin paumé, c'est encore pire maintenant. Rien. Une forêt, un lac, et un château. Grand, beau, tout ça. Mais c'est un putain de château au milieu de nulle part !

Immense soupir, et il avance vers le putain de château au milieu de nulle part, son sac balancé sur l'épaule, et sa capuche sur la tête. Il avance d'un pas tranquille, sans se presser, même quand toute la pluie du monde décide de tomber au même endroit : sur lui. Il continue à avancer sans se presser. Après tout, entre la douche froide et l'entrée dans le pas nombril du monde, pour ne pas être vulgaire, il préfère encore la douche froide.

Mais il arrive quand même devant la porte. Alors il l'ouvre, et regarde le hall. Okay. C'est grand, c'est beau. Pas de quoi fouetter un chat. C'est toujours un putain de château au milieu de nulle part. Par contre, il fait pas chaud dans les couloirs. Ah. Fermer la porte, ça aide. Oui, c'est sûr.

Bon. Il a tout gagné, il caille maintenant, Lyas. Alors, histoire de se réchauffer un peu, il décide de prendre une douche bien chaude, avant de se trouver une chambre. Il devrait bien trouver ça, les douches. Rien de surhumain là dedans.


[Direction ==> Les douches, donc (vous suivez ?)]
(Oups, oups, je me relis et TEMPS DU RECIT !! Bon. Je me rattraperai au prochain post.)

Son bonnet vissé sur les oreilles, il sortit de la voiture. Un t-shirt blanc, un gilet à capuche noir laissé ouvert, une veste en jean et un jean qui devait souvent être porté, si on en jugeait la souplesse du tissu et les marques des genoux qui restaient sur le pantalon même quand Noa-Kellig était debout, c'était ça, sa panoplie pour arriver dans sa nouvelle école. Il avait une paire de docs aux pieds, parce que vu la neige, les converses n'étaient peut-être pas ce qu'il y avait de mieux. Et au coin de ses lèvres, un bâton de glace qu'il mâchait un peu nerveusement.

Ses parents sortirent à leur tour de la voiture, rapidement suivis par ses sœurs, et tous vinrent le serrer contre eux, puis il récupéra son sac de sport dans le coffre, et leur adressa un signe de la main. Mais il fut retenu par sa mère, qui avait les larmes aux yeux, et qui lui avait attrapé le bras avec douceur.

"Tu es sûr que tu veux aller ici ?" demanda-t-elle pour la énième fois.

Il hocha la tête avec un léger sourire, puis après avoir à nouveau adressé un signe à ses parents, fit demi-tour en direction de l'imposant bâtiment. Un château. Celle-là, il ne s'y était pas attendu. Il se demandait combien de temps passerait avant qu'il ne voit des gus sur des balais volants jouer au Quidditch. Ou alors un loup-garou sortir de la forêt, une araignée géante, voire des centaures. Il secoua légèrement la tête. N'importe quoi, Noa.

L'allée était plutôt longue, et un vent froid soufflait, mordant ses joues exposées. Mais pour dire vrai, il s'en fichait un peu, du froid. En règle générale, il n'était pas frileux. Et puis quand il y avait de la neige, il ne faisait en général pas si froid que ça. Un soupir lui échappa et fit apparaître un nuage de buée.

Il ne s'était pas retourné, parce qu'il savait que s'il voyait sa famille le regardant s'éloigner, toutes ses bonnes résolutions s'effondreraient. Et il ne voulait pas revenir en arrière, retourner dans cette ville, ce lycée, ces salles de classe ou il avait été avec Takeshi dans le passé. Il fallait qu'il apprenne à tourner la page, et pas s'asseoir et fixer le banc vide devant lui pendant toute la durée des cours. Il avait besoin de changer d'environnement, pour pouvoir laisser Takeshi là où il avait décidé de rester. Dans le passé.

Il arriva finalement devant la lourde porte, et seulement là, il se décida à se retourner, pour adresser un dernier signe de la main à sa famille qui était toujours là. Ils avaient proposé de l'accompagner, mais il avait refusé. C'était quelque chose qu'il fallait qu'il fasse seul. Si ses parents et ses sœurs étaient toujours là pour le materner, venir ici n'aurait eu aucun sens. En plus, il n'en avait pas besoin. Il était assez débrouillard et autonome pour s'en sortir seul.

Il entra finalement, et bien qu'il ne craigne pas le froid, il accueillit la chaleur relative de l'endroit avec plaisir, pour réaliser finalement qu'il ne faisait pas beaucoup plus chaud que dehors, dans ce grand hall. C'était l'absence de vent qui en donnait l'impression. Il regarda autour de lui un moment, cherchant où aller, puis se dirigea vers des escaliers qui semblaient monter. Il trouverait les chambres tout seul, il s'en sortirait très bien.


[==>Les chambres, très certainement]

Ses yeux gris foncés étaient plongés dans le gris clair des nuages. A moitié bercé par le ronronnement du moteur, Black rêvassait et passait un peu ces derniers mois en revue.
Tant de choses s’étaient passées. Des bonnes, comme son diplôme de fin d’études. Des moins bonnes comme la perte d’une personne qui vous est chère. Et surtout plein de questions : que faire après le diplôme ? que faire pour éviter la souffrance due à la séparation d’avec les amis ?
Il était arrivé à quelques réponses, heureusement. Il a décidé de rentrer dans la vie active, tout en continuant ses études. Et quel meilleur poste que celui de surveillant dans une école pour cela ?

Son plus jeune frère Blue lui avait appris dans sa dernière lettre qu’il y avait des postes vacants dans son école. Le pied. Il a fini par convaincre ses parents que c’était ce qu’il voulait. Et qu’il allait donc le faire. Ils n’avaient pas vraiment le choix. En fait ils étaient même plutôt rassurés et pour plusieurs points : tout d’abord, il allait se fixer un objectif et devenir autonome ; ensuite il n’allait pas devenir ermite en se coupant du monde, après ses disputes répétées avec ses amis ; et enfin, il pourrait garder un œil sur son petit frère.

D’ailleurs, leur autre frère Straw, assis à côté de lui (et qui n’avait pas arrêté une seconde de parler) en a bien profité. Sans la présence de Black, ses parents auraient refusé tout net de l’envoyer là-bas.
Il leur en voulait un peu d’ailleurs car ils lui ont toujours confié le rôle de veiller sur ses frangins. Il n’avait pas le droit à l’erreur, toujours cantonné dans un caractère sérieux, et avait fini par accepter sans vraiment le vouloir. Mais bon, ses frérots le lui rendaient bien, alors…
Du coup, il allait passer de deux à plusieurs centaines de gamins à surveiller. Il se demandait déjà sur quels cas il allait tomber.

Le ciel était déjà crépusculaire quand la voiture freina sur le gravier de la cour extérieure du château. Ils étaient arrivés. Ils sortirent de la voiture et il étira ses muscles endoloris par l’immobilité durant le voyage. Leurs parents les aidèrent à descendre leurs bagages. Ils se dirigèrent vers la seule personne du coin, apparemment quelqu’un du personnel administratif.

Leur mère s’avança et présenta ses garçons. L’homme l’écouta sans réelle attention.
« L’entrée des élèves du bâtiment du soleil est par là-bas » dit-il en tendant le bras.
Black se dit que ça commençait bien… Mais c’était quoi déjà cette histoire de bâtiment du Soleil ? C’est marrant il lui semblait que Blue lui en avait déjà parlé. Il avança à son tour et se présenta, d’une voix claire et ferme.
« C’est là-bas, le coupa l’homme en tendant le bras un peu plus.
- Hum. Je suis le nouveau surveillant. »
Cette fois l’homme fit une pause où il le détailla bien, de haut en bas. Black le regardait avec un sourire indulgent (forcément, un brin provocateur, il était venu dans une tenue noire plutôt décontractée). Ce qui fit bander à l’homme un muscle de sa mâchoire.
« Dans ce cas, c’est de l’autre côté. Dépêchez-vous on vous attend. »
…il n’avait même pas eu le temps de dire au revoir à ses parents qu’on le poussait déjà vers les dortoirs du personnel.

D'ordinaire, il dormait, en voiture, parce que les trajets avaient tendance à le bercer. Qu'il soit en avion, en train, en bus, ou en voiture, il s'endormait toujours à un moment ou à un autre. Mais là, non. Là, il était surexcité, parce qu'ils allaient retrouver leur petit frère chéri adoré, et qu'il pourrait à nouveau l'enquiquiner gentiment. Et surtout, il voulait savoir tooooooooooout ce qu'il s'était passé et dont il n'avait pas parlé dans les lettres. Parce qu'après tout, Blue n'avait pas parlé de conquêtes. Il cachait quelque chose, c'était certain.

"Tu sais, je suis sûr qu'il nous cache des trucs, le Blue." Murmura-t-il à l'attention de Black, assez fort pour couvrir le bruit du moteur, mais pas assez fort cependant pour que les parents ne les entendent. "Pas une fois il s'est vanté de ses histoires, dans ses lettres. Tu crois qu'il a trouvé quelqu'un ? Ou que tout le monde est moche dans cette école ?"

Il écarquilla les yeux, comme si cette idée l'horrifiait, puis éclata de rire après avoir secoué la tête.

"Mais non, je dis n'importe quoi. Peut-être qu'il a juste eu peur que les parents tombent sur la lettre ? J'aime pas ça, moi, le silence radio. Enfin, c'est pas vraiment du silence radio, vu qu'on a quand même des nouvelles, mais il nous tient à l'écart, et ça me rend triste."

Bref. Straw piaillait sur tout et rien, et Black pourrait s'estimer heureux s'il n'avait pas une migraine, suite aux jacassements incessants de son frangin.

"Tu veux une sucette ?"

Ca n'avait rien à voir avec ce qu'il disait juste avant, mais ça ne sembla pas le déranger outre mesure, puisqu'il fouilla dans son sac et en tendit une à Black, la lui enfournant dans la bouche avant qu'il n'ait eu le temps de répondre. Finalement, il en prit une pour lui, et offrit ainsi à son frère quelques secondes de silence, bien agréables.

"Tu penses qu'on arrive bientôt ? Je pense, parce que on est au milieu de nulle part, et Blue a dit que c'était comme ça, que l'école était dans un coin com-plè-te-ment paumé. Ahlala, faut-il qu'on l'aime, lui pour venir s'enterrer ici. Nan mais c'est vrai, regarde, y'a rien ! Des arbres, des poteaux électriques et une route, tu parles d'un décor !"

Finalement, le décor sembla donner raison à Straw, puisqu'ils s'arrêtèrent devant un immense bâtiment. Non château. Straw sortit (non, bondit) de la voiture et couru pour se placer devant, histoire de voir mieux le magnifique château.

"Waaaaa, c'est suuuuper beau. Il avait pas dit que c'était si beau, Blue. J'vais lui dire deux mots, moi, quelle idée de nous cacher un truc pareil ! Tu m'étonnes que ça soit paumé, t'imagines si y'avait ça en plein centre-ville ?"

Finalement, il reprit sa sucette en bouche, et se tut, le temps de prendre ses bagages et d'accorder un salut de la main au bonhomme qui discutait avec son frère. Il avait espéré qu'ils puissent entrer ensemble, histoire de n'être pas complètement perdu, mais non, l'autre homme avait visiblement décidé d'embarquer Black avec lui. Fronçant les sourcils, il se dirigea tout seul vers l'entrée des élèves, traînant sa valise à roulettes décorées d'autocollants derrière lui, après avoir embrassé ses parents.

Il entra dans le hall, puis posa sa valise, et plaça ses mains sur ses hanches.

Ne pas prendre la même chambre que Blue. Il voulait dormir, quand même. Avec un gros soupir, il reprit sa valise et la hissa tant bien que mal en haut des escaliers du premier étage.

Mission du jour : se trouver une chambre.

Il avait atteint le haut des escaliers et s'apprêtait à s'engager dans un couloir qui indiquait les dortoirs pour garçons, quand il fut dépassé par un grand blond habillé tout en noir, qui s'arrêta et se plaça face à lui. Un peu surpris, Straw mit un moment à réaliser qu'il s'était légèrement incliné. Il eut un léger mouvement de recul en constatant qu'il fumait, mais constata (avec plaisir) qu'il ne sentait pas le tabac froid, ni même le tabac tout court. Il sentait… la vanille. Il porta machinalement la main à son collier, ce qu'il faisait toujours lorsqu'il était confronté à une odeur qu'il appréciait particulièrement.

Finalement, il rendit son salut au jeune homme en face de lui, qui prit finalement la parole, et le complimenta sur ses cheveux avant de même de lui dire bonjour. Cela arracha un sourire à Straw, qui aimait cette façon d'engager la conversation. Après tout, ils étaient étrangers l'un à l'autre, alors qu'en avaient-ils à faire de comment l'autre allait, hein ? Peut-être un jour s'en soucieraient-ils, mais ça n'était pas le cas pour le moment.

Se mordant la lèvre lorsqu'il se rendit compte qu'il n'avait pas été très sympa avec l'inconnu, même si c'était en pensée, il relâcha son pendentif, et glissa nerveusement une mèche de cheveux derrière son oreille.

"Merci beaucoup ! C'est moi qui ai choisi la couleur, c'est un ami coiffeur qui l'a créé exprès pour moi, parce qu'il pensait que ça m'irait bien. Et je crois qu'il a eu raison. J'aime bien ton manteau, moi. Et en fait, j'aime bien tout comment t'es habillé, même si moi je coudrais certainement des rubans dessus."

Bizarrement, son bavardage un peu inutile n'était pas agaçant. C'était amusant, et presque plaisant. Parce qu'il ne faisait pas ça par nervosité, elle s'était envolée, et il était visiblement parfaitement à l'aise. S'il parlait sans cesse, c'était d'une parce qu'il était bavard et de deux parce qu'il avait envie de communiquer avec ce blond inconnu. Plutôt mignon, d'ailleurs. Euphémisme. Plutôt carrément très mignon.

"Je vois que tu arrives, toi aussi. D'après ce que m'a dit mon frère, les chambres sont à deux ou à trois, tu voudrais qu'on en partage une ? J'ai pas trop envie de dormir dans la même que lui, ses nuits sont trop mouvementées et j'ai besoin de dormir, moi."

Il avait fait une moue en parlant des nuits mouvementées de son frère. Et il ne fallait pas être devin pour savoir de quel genre d'agitation il s'agissait. Sa moue avait été parfaitement explicite.

"En plus, t'as l'air gentil. Enfin, je te connais pas ni rien, mais quelqu'un qui aime ma couleur de cheveux ne peut être que quelqu'un de bien !"

Il envoya un clin d'œil au blond, dont il ne connaissait toujours pas le nom, histoire de bien lui montrer qu'il plaisantait, et qu'il ne décidait pas que les gens étaient sympa juste parce qu'ils l'avaient complimenté sur ses cheveux.

Jiro avait vu le garçon en face de lui porter la main à son collier, puis se glisser nerveusement la main dans les cheveux, ceci lui arracha un sourire. Et le joues du blonds s’étirèrent encore plus pendant le blabla de son interlocuteur, il le trouva bavard, mais c’était plutôt amusant a entendre.

« Merci du compliment, je suis sur que ça serait pas mal aussi avec des rubans, mais j’aurais peut être plus de mal a le porter. »

Il sourit gentiment, oui, il imagina un instant ses vêtements avec des rubans, et lui dedans. Il rit pour lui-même, il aurait été ridicule comme ça.
Le garçon en face de lui repris la parole, étrangement Jiro prenait plaisir à l’écouter parler, le garçon aux cheveux rose l’invita d’ailleurs partager sa chambre… Le blond fut légèrement surpris, il ne s’étendait pas à une invitation aussi rapidement, souriant toujours il tira sur sa clope, il mit un petit temps avant de reprendre.

« Partager une chambre avec toi ? Pourquoi pas, tu m’as l’air gentil ! »

Il rit un peut quand le garçon au cheveux rose parla des nuits agitées de son frère, et Jiro repensa aux nuits passées avec le sien, c’était complètement différent en fait, si Kane avait été la ils auraient tout fait pour dormir ensemble, dans le même lit, pour pouvoir discuter jusqu'à pas d’heure.

Le garçon au cheveux rose repris, en disant qu’un garçon qui aimait sa couleur de cheveux était forcement quelqu’un de bien. Jiro sourit a nouveau, il était évidemment que son interlocuteur plaisantait.
Il tira a nouveau sur sa cigarette parfumée, fixant le sol. Puis il plongeât ses grands yeux bleus dans les gris de son interlocuteur.

« Au fait, je ne me suis même pas présenté, je m’appelle Jiro ! Et vous m’sieur ? »

[Ouhlala desolée , c'est court O_o]

…Oui. C'est sûr que n'importe quel vêtement, une fois qu'on cousait des vêtements dessus, il était plus difficile à porter. Sauf pour Straw, qui s'arrangeait toujours pour avoir une babiole qui pendait quelque part.

Il portait une veste noire, plutôt longue, avec une fausse fourrure blanche qui entourait ses manches, son cou et le bas de sa veste. En dessous, il portait un pantalon noir, de coupe cigarette, dévoilant ainsi une paire de jambes fines et joliment galbées, quelques fines chaînes argentées pendaient de part et d'autre de la ceinture, et à ces chaînes pendaient des rubans rose pâle. En haut, il avait une chemise blanche et quelques épingles à nourrice maintenaient un ruban passé en forme de cœur sur sa poitrine. A ses pieds, une paire de converses noires, qu'il avait visiblement décorées lui-même. Un sacré mélange de choses, donc, mais ça lui allait plutôt bien. Il eut même été difficile de l'imaginer dans des vêtements plus simples.

"Oui, peut-être que ça ne va pas à tout le monde… Mais il faudrait que tu essayes, je suis sûr que ça peut bien rendre. Au moins sur tes habits. Mais bon, c'est pas ton style non plus, visiblement tu préfères les habits simples. C'est bien aussi, hein. Moi je me sentirais pas à l'aise dedans, mais en même temps, c'est vrai que des vêtements comme toi, ça te collerait pas trop."

Oui, oui, parfois, Straw s'arrête de parler. Mais pas trop longtemps, juste le temps de laisser l'autre répondre, et puis de poser d'autres questions après. Comme là, par exemple. Il lui avait proposé de partager un dortoir. C'était peut-être un peu soudain, mais après tout, c'était certainement mieux ainsi. Mieux valait lier connaissance tout de suite avec les gens, sinon ils se faisaient accaparer par d'autres et on se retrouvait seul. Et c'était triste.

"Ben oui, et en plus d'avoir l'air gentil, je suis gentil. C'est sûr que j'ai pas trop une tête de psycho-sociopathe, hein. Sauf si les psycho-sociopathes aiment le rose et la bergamote. Mais je pense pas. Quoi que j'en sais rien, j'en connais pas des psycho-sociopathes, donc je sais pas ce qu'ils aiment."

Et si on en jugeait le pli soucieux qui barrait son front, ça semblait l'embêter, de ne pas connaître leurs goûts, à ces psycho-sociopathes, qu'il avait réussi à placer trois fois en quatre phrases.

Il fixa ensuite le charmant blondinet qui lui faisait face et qui tira sur sa cigarette, expirant ensuite une bouffée de fumée parfumée à la vanille. Straw se retint de porter à nouveau sa main à son collier, et posa plutôt sur sa valise, qui était posée à côté de lui. Son interlocuteur fixait le sol en aspirant une nouvelle bouffée, puis il releva les yeux et les plongea dans ceux de Straw, qui sentit malgré lui ses lèvres s'étirer en un léger sourire. Instinctivement, il l'aimait bien, ce bel inconnu. Lequel prit la parole et se présenta.

Straw se frappa le front, en plissant les yeux, dans un geste très théâtral, mais qu'il n'avait même pas fait exprès.

"Bon sang, j'étais tellement en train de me dire que je t'aime déjà bien que j'avais complètement oublié que je connaissais même pas ton nom. Jiro, hein ? Moi c'est Straw, comme strawberry. D'ailleurs, Berry c'est mon nom de famille. Mes parents ont dû trouver ça drôle. Mais ça tombe bien, vu que j'aime bien les fraises. Tu aimes les fraises, toi ?"

Il reprit sa marche en direction des dortoirs, cherchant une chambre de libre qu'il pourrait partager avec Jiro, s'assurant d'un coup d'œil que son immédiatement proclamé nouvel ami le suivait.


[Je te laisse faire le prochain post dans les dortoirs, histoire qu'on arrête de les faire squatter un couloir ? Et puis c'est chiant, mais à chaque fois que je le joue, Straw, j'ai envie de manger des fraises après. Bouhou, c'est pas la saison. Chut, moi.]

Elle était venue en prenant les transports en commun. D'abord le train, puis le bus. Elle aurait pu prendre le taxi, vu qu'elle avait de l'argent de côté, et qu'à la Cross Academy, elle serait nourrie, logée, blanchie et payée. Mais le taxi, c'était juste pas pareil. Y'avais pas de gens à dessiner, pas de gens dans qui foncer, pas d'inconnus avec qui parler. C'était tellement plus drôle de rencontrer des gens que de se taper la musique – nulle la plupart du temps – d'un chauffeur de taxi, ou sa pitoyable séance de drague. Donc, elle avait pris le train.

En montant, elle avait trébuché sur ses lacets et s'était excusée, puis avait refait ses lacets au milieu du couloir, enquiquinant par la même occasion tous les gens qui souhaitaient entrer, et alors qu'ils commençaient à râler, elle leur avait envoyé son plus beau sourire, et ça avait suffit à les faire taire. Elle devait être bizarre, cette fille, à sourire comme ça à des inconnus.

Elle s'était ensuite assise à côté d'une vieille dame, avec qui elle avait papoté pendant un moment, l'écoutant raconter le mariage de sa fille qui avait eu lieu la semaine précédente et combien elle attendait d'avoir son premier petit enfant. Sethee avait souri poliment, réellement intéressée par la vieille dame, qui dégageait tant de gentillesse. Elle lui avait demandé si elle pouvait la dessiner, et la femme avait accepté. Elle l'avait dessinée deux fois, et lui avait offert le meilleur des dessins, et la dame avait eu l'air réellement émue. La prenant par le bras, elle lui avait demandé si elle n'avait pas envie d'épouser son jeune fils, parce qu'avoir une belle fille comme elle serait un réel plaisir.

Elle avait éclaté de rire, et avait répondu que ça serait avec plaisir, il n'avait qu'à demander la surveillante de la Cross Academy. La vieille femme avait rit aussi, et puis elle était descendue quelques stations plus loin, aidée par Sethee, qui continuait à lui sourire.

Ensuite, elle discuta avec un gamin qui jouait sur sa console portable, l'aidant à résoudre quelques énigmes, l'écoutant attentivement alors qu'il racontait que des types de sa classe arrêtaient pas de l'embêter et que c'était pour ça qu'il n'y allait pas aujourd'hui. Elle lui sourit, et répondit qu'il ferait mieux de les ignorer au lieu de jouer leur jeu, et cette fois, c'est elle qui descendit du train.

Après, il y avait eu le bus, d'autres gens, un jeune homme, qui l'avait gentiment draguée, et qu'elle avait gentiment repoussé, avec le sourire, comme toujours. Il y avait eu une femme trompée par son mari, qu'elle avait écoutée et consolée du mieux qu'elle pouvait. Il y avait eu d'autres gens dans le bus, et puis Sethee avait sauté à terre, son sac sur le dos et un autre à la main.

Devant elle, un château. Beau. Sympa. Elle soupira d'aise et se dirigea vers la porte d'entrée en sautillant, accueillie par un bonhomme peu amène, qui la fit signer quelques papiers, aussi aimable qu'une porte de prison. Mais il en fallait plus pour la déstabiliser.

Ensuite, elle avait regagné le couloir à l'entrée, et était montée en direction des chambres, avec un sourire aux lèvres.


[Dortoir du personnel]

Qu'est ce que ça avait été long, le voyage. Long et puis dur aussi ! Elizabeth ne se plaignait pas d'être enfin arrivée, même si elle aurait préféré ne jamais devoir venir ici, à la Cross Academy.

Long, car elle et le chauffeur avaient dû subir les kilomètres séparant son chez soi à l'école et parce qu'il y avait eu des embouiteillages.
Dur parce que ...
Parce que le chauffeur avait dû subir Elizabeth.
Ouais, durant tout le trajet elle n'avait cessé de parler, lui poser des questions sur sa vie privé, lui raconter sa vie à elle même, lui parler de Punky, et même se plaindre parce qu'elle aurait aimé faire ce voyage en limousine nouare.
Dans l'genre ...

" Ouais bah franchement, j'aurais été l'inventeuse de la voiture, j'l'aurais faite plus large. Parce qu'on peut même pas s'allonger sur la banquette arrière. Enfin si j'ai réussi à l'faire mais mes pieds étaient dehors, par la fenêtre ._. ... C'dangereux !
Ah et j'vous avais dit que j'ai même pas dit au revoir à ma meilleure amie ?
Sérieusement, vous auriez eu des parents comme les miens, vous auriez fait comment ? "

En guise de réponse, l'homme au volant s'était contenté de gentiment lui sourire, la regardant par le rétroviseur, ce qui avait eu comme réaction de faire soupirer Pinkku qui s'enfonçait dans son siège.

" C'est franchement naze ... "

Son regard s'était alors porté sur le paysage puis après quelques instants, la demoiselle avait finalement réussi à se reposer une heure ou deux.

C'est pourquoi, à l'arrivée, elle avait les jambes toutes engourdies et était un peu dans les vappes. Mais bon, chut.

Après avoir payé le chauffeur qui l'avait remercié et était reparti, Elizabeth avait traversé l'enceinte de l'école avec ses deux valises et s'était postée devant la porte d'entrée, n'ayant pas pris la peine d'admirer les lieux. S'en foutait.
Prenant un grand bol d'oxygène, elle posa sa main pleine de doigts sur la poignée et poussa.
Devant ses yeux se trouvait un vaste hall désertique. Ouais, y'avait personne. Personne de chez personne.
" C't'une blague ? Ouelleestlacaméra ? Ah chuis bête, elle est cachée n___n ... Mh ...
COUCOUUUUU C'EEEEESST MWAAAAAA ! "

A peine arrivée qu'elle était déjà hystérique. M'enfin, y'avait pas de quoi.
Ah et puis ...

" ... oO Pourquoi j'm'entends en boucle ?
...
Aw ... mais ça résonne ici diiiis doooonc !
C'maaaal ... "

Levant les yeux vers le plafond, Pinkku remarqua qu'en plus d'être vaste, le hall était haut.

" ... Ca s'rait fun de faire du saut à l'élastique ici ...
Mh ouais ... Et j'faiiis keuwaahhh en attendaaaaant é_è ? "

En attendant ?
Bah en attendant que quelqu'un vienne la sauver, Elizabeth s'assit sur une de ses valises et soupira. En fait, c'était beau ici. Fallait avouer. Ils avaient quand même bien choisi l'école, ses parents. Même si c'était la solution la plus BÊTE qui soit, bah elle était jolie. Et puis bon, même si le hall était vide, y'avait sûrement plein d'élèves et elle se ferait plein d'amis. Des nouveaux qui lui feraient oublier les anciens.
...
Mais en y repensant, c'était quasiment impossible de les oublier.

" Pun...NON ! Tu te chut >___< ! Tu l'oublies. C'est terminé ! Tu la reverras plus jamais d'ta vie, alors oublie la ! Et VITE ! "

S'énervant toute seule, Pinkku se mit à gesticuler dans tous les sens, si bien qu'elle tomba de sa valise, celle ci s'écrasant sur la jeune fille.

" ... La valise m'a tueR... "

Gémissant, elle n'eut pas le courage de se relever et resta là, étalée sur le parterre de l'école, genre sa valise l'avait vraiment tuée.

" ... C'était écrit ... '_'

...

Ouais euh ... AIDEZ MOI QUAND MÊME HEIN ! "

Appel au secours de la mort qui tue 8D !
Appel qui ne fonctionna pas vraiment, puisque même quelques minutes après, personne n'était venu la sauver.

" Quoiiii, me dîtes pas que y'a PERSONNE qui sèche les cours ici !!? O___O
I'm choqued !
Bon... Ben on n'est jamais mieux servi que par soi même, comme on dit ! "

Abandonnant l'idée d'être accueillie, Elizabeth se releva comme une grande, dépoussièreta ( du verbe dépoussiérer ) ses vêtements, saisit une valise d'une main, la seconde de l'autre, et prit une direction au hasard.

" Si j'me perds, c'tait écrit aussi ...
J'ai le grand sens de la désorientation.
... M'enfin, c'ay ptet' mieux qu'je meurre dès mon arrivée ... "

[ Suite ch'ay pas où ! ]

Allons bon, c'était qui l'hystérique qui criait comme une malade alors que les autres avaient cours ? Quittant son bureau à grand pas (= en sautillant) Sethee était arrivée juste à temps pour voir la fille se casser la figure, sa valise par-dessus. Jugeant le spectacle fort à son goût, elle rajusta ses jupettes et admira la suite, avec un sourire narquois aux lèvres. Décidément, cette fille là était haute en couleurs, songea-t-elle (dixit la fille qui s'habillait en multicolore).

Elle décida finalement d'intervenir quand la fille se redressa, se dépoussièreta (puisqu'il parait que c'est un verbe) et prit ses valises. Décidant de marcher, pour une fois, elle s'approcha d'elle avec un graaaaand sourire.

La fille qui venait vers Elizabeth était petite, perchée sur des semelles compensées, avait un jean noir troué à plusieurs endroits, laissant apparaître en dessous un collant blanc à petits cœurs roses, un jupon en tulle jaune pâle sous une minijupe à froufrous de couleur verte, et une superposition de hauts plus colorés les uns que les autres. Ses cheveux roux étaient relevés sur sa tête en deux chignons ébouriffés, retenus l'un par un feutre, l'autre par un pinceau. Et autour de son cou, une écharpe noire et blanche.

"Ben ? Tu veux de l'aide ? T'es nouvelle, hein. Viens, je t'emmène aux dortoirs. Et non, j'ai encore vu personne sécher ici. Moi, je suis la surveillante, jm'appelle Sethee. Puis t'as raison, mourir dès son arrivée, ça craint."

Grand sourire toujours, et elle lui prit une des valises des mains. Et après lui avoir planté un gros bisou sur la joue, parce que d'un coup, elle en avait envie, elle commença à marcher.

"Bah, tu viens ?"

[ Au fait j'ai lu ta bio !
*___________________________________________________* ( ça décrit tout, nan ? XD )
J'aime trooooow ! ♥ ]

C'est qu'elle allait vraiment la prendre, cette direction au hasard, la Pinkku. Qu'elle se perde ou non, elle s'en moquait un peu. Elle n'avait guère envie de patienter ici, du coup bah la meilleure solution restait encore celle ci.
Seulement, au moment où elle fit un pas, puis un autre, elle crut entendre des voix.
Genre sa valise l'avait tuée alors elle pouvait très bien se transformer en Jeanne d'Arc ...
Comment ça c'était pas possible ?! Arrêtez d'tout m'gâcher ! è.é J'vais finir par m'énerver ... Ouais bon chut.
J'disais ...
Elle entendit quelqu'un parler.

* Ca aussi, c'était écrit que y'avait des fantômes ici ? que je sache, j'ai vu personne en arrivant .____. *

Et pourtant, quand elle se retourna pour voir qui lui avait adressé la parole, Elizabeth tomba nez à nez avec ...

" . . .
Wouaaaaaaaah t'as une de ces classes !! "

... La plus stayle du monde.
Quoique non. Personne n'était aussi stayle que Punky, personne n'avait autant la classe que sa meilleure amie. Mais elle l'était quand même, cette fille.
Pinkku admirait ce pinceau dans les cheveux et ce jean troué. Elle keefait la superposition des hauts et ... bref ...

Sethee.
Elle s'appelait Sethee. Elle lui proposait de l'emmener aux dortoirs.
Elle lui disait aussi qu'elle était surveillante, qu'elle n'avait vu personne sécher ici et que ça craignait si elle mourrait dès son arrivée.
Oulah oulah, ça faisait beaucoup de choses dites en super pas longtemps, là, Elizabeth avait du mal à tout réceptionner. C'est pourquoi elle mit un certain temps avant de répondre.

Durant ce laps de temps, ladite surveillante en profita pour saisir une des deux valises et embrasser l'adolescente sur la joue. A ce contact là, les yeux de Pinkku devinrent ronds comme des soucoupes et elle dévisagea la jeune femme qui lui demandait si elle venait.

* Oh ... mon ... dieu ...
J'ai débarqué où, vous m'le dites ? *

Jouant sa fausse timide, Elizabeth baissa son regard et murmura un :

" Oui, je viens ... "

Avec une voix plus qu'enfantine et rattrapa Sethee, lui adressant un énorme sourire.

" C'est gentil de m'aider ! "

S'éclama-t-elle par la suite tout en regardant devant elle.

" J'pensais que j'aurais dû m'aider seule.
A vrai dire ch'suis même très contente que tu sois là, j'aurais pu mourir ! "

* Tu fais une fixation sur ta mort ou quoi ? T^T *

" J'te remercie ! n_n "

Bah ouais, même si c'était une surveillante, Elizabeth la tutoyais .___. ...
C'était extrêmement rare quand elle vouvoyais une personne. Seules les personnes âgées avaient droit à ce ... " privilège ".

[ C'nuuuuuuuuuul !
Gomen ._.' ]

['Fectivement, c'était pas nul, j'ai bien aimé moi. Puis, euh. Pour éviter que ça s'efface, Word est votre ami.]

Elle en avait suscité, des réactions différentes quand les gens voyaient comment elle s'habillait. Elle en avait vu, des mégères râler sur la longueur de ses jupes, la hauteur de ses semelles, et son choix de coiffure. Elle en avait vu, des mecs reluquer ses gambettes incroyablement longues pour quelqu'un de sa taille. Elle en avait vu des gamines rêver en la voyant passer, avec ses couleurs, ses froufrous et son diadème en toc sur le front, ou des ailes de fée dans le dos. Mais ce genre de réaction là, le "Waaaah, t'as une de ces classes", elle ne s'y était pas attendu. Ce qui ne l'empêcha pas de réagir le plus simplement du monde.

Un petit rire, et un clin d'œil, mais ne répondit pas au commentaire. Au lieu de cela, elle commença un petit monologue, se présentant rapidement et lui disant qu'elle pourrait l'aider, la guider, au moins jusqu'aux dortoirs. Puis, voyant que la fille ne répondait pas, elle lui prit une de ses valises des mains et lui planta un baiser sur la joue. Sans raisons particulière, juste parce qu'elle en avait envie. Elle ne se posait pas de questions superflues, Sethee. Quand elle avait envie de faire quelque chose, elle le faisait, point barre.

Elle fit quelques pas, puis, voyant que la fille ne venait pas, elle lui demanda si elle venait ou quoi ? et la fille acquiesça, et la rattrapa en quelques enjambées, la remerciant pour son aide d'une voix un peu enfantine. Ajoutant qu'elle aurait pu mourir sans son intervention, ce dont Sethee doutait fortement, mais étant quand même dotée d'une mini-once de tact, elle ferma sa grande gueule et ne fit pas de commentaires. A part pour répondre au remerciement.

"Roh, mais c'est rien. J'étais bien paumée moi aussi. Le pire, c'était y'a trois jours, quand je suis rentrée de la ville complètement bourrée. C'était ma première journée ici, alors je te raconte pas comment j'ai galéré pour retrouver ma chambre."

Oui, Sethee, elle aimait bien raconter sa vie aux gens aussi. Mais pas tout de sa vie. Y'a des choses qu'elle gardait pour elle, des choses dont elle avait pas envie de parler. Comme par exemple pourquoi y'avait une fée en argent qui dansait entre ses seins. Le cadeau de son père, elle aimait pas trop l'évoquer. Ca lui rappelait de trop mauvais souvenirs. Et elle vivait pour être heureuse, pas pour ressasser.

Elle allait entraîner la fille en direction des escaliers quand la porte s'ouvrit sur une autre fille. Qu'elle ne vit que quand celle-ci s'approcha d'elles et se racla la gorge. Classe. Mais qui faisait peur sa maman, songea la rouquine en la détaillant du regard. La fille-qui-faisait-peur prit la parole, et Sethee fut surprise de bien aimer sa voix rauque. Ca changeait un peu des piaillements de l'autre, et, certainement, des siens. Mais les gens seraient certainement surpris de savoir ce qu'elle pouvait faire avec sa voix quand elle le voulait. Une voix comme la sienne, ça se chérissait. D'où l'écharpe continuellement autour de son cou.

La fille leur expliqua que c'était son premier jour ici, et leur demanda si elles pourraient lui servir de guide durant quelques heures. Sethee sentit ses lèvres s'étirer en un sourire. Elle n'était pas le genre de fille à se laisser impressionner par les apparences. Elle en avait rencontré, des gens, qui se donnaient un air bien plus dur que cette fille. Et jamais ça ne l'avait empêchée de les remettre à leur place quand elle en éprouvait la nécessité.

"Oui, bien sûr. Elle, que je sais pas comment elle s'appelle, elle vient aussi d'arriver. Donc je vous aide à trouver les dortoirs, puis si vous voulez que je vous fasse faire un petit tour du propriétaire après, y'a pas de soucis. Moi, je suis pionne ici, donc c'est mon boulot. Je m'appelle Sethee, au fait. Et vous deux ?"

Oui, si elle devait se les coltiner toute la journée, autant qu'elle connaisse leurs prénoms. Histoire qu'elle les appelle pas "Choupi" et "Dark" à longueur de temps. D'autant plus que si Choupi pourrait plaire à la première des deux filles, elle doutait fortement que Dark plaise à l'autre. Certainement qu'elle se prendrait même un poing dans la gueule pour ça. Et non, les bleus ne lui allaient pas bien au teint. Puis elle était bien assez maladroite comme ça, et avait des bleus sur les fesses à n'en plus finir. Dès qu'un guérissait et disparaissait, elle s'arrangeait pour revenir aussitôt avec un autre. Une vraie manie. Bref. Tout ça pour dire qu'elle avait pas besoin d'un bleu de plus. D'autant que ça ne lui allait pas au teint.

"Ah, au fait, évite de trop fumer dans l'établissement. Dans ta chambre à la rigueur, si ça ne dérange pas tes futures colocataires, mais autrement, je te le déconseille. Mais cette clope de bienvenue, je te laisse la finir si tu m'en laisses une taffe."

Ca s'appelle ne jamais perdre le nord. Et savoir tirer parti de toutes les situations. Et être foutrement culottée, aussi. Ca s'appelle Sethee, accessoirement.

[ Mercii ! 8D ]

Nan mais sérieusement, Elizabeth était vraiment ravie que la surveillante soit arrivée. Déjà que le hall était grand, comment était le reste ? Et à coup sûr, elle se serait perdue. Bon d'accord, elle ne serait pas morte, mais quand même ! Se perdre c'était déjà beaucoup, surtout le premier jour. Quoique, elle aurait facilement demandé son chemin à un élève ... M'enfin quoiqu'il en soit, là elle était sauvée et c'est c'qui comptait \o/ !

La nouvelle pensionnaire marchait aux côtés de Sethee tout en l'écoutant raconter sa vie. Elle ne put s'empêcher de lacher un rire, s'imaginant par la suite la surveillante dans un piteux état. En y pensant, elle aussi, s'était souvent torché la tronche. En bonne compagnie en plus. Sauf qu'elle, elle avait pas d'mal à rentrer ... Nan. Elle finissait toujours endormie dans un coin et on la récupérait avant de l'emmener dans l'appart' de Punky, puisque ça se passait souvent en fin de semaine, moment où elle squattait chez sa meilleure amie.
Ces souvenirs lui arrachèrent un mince sourire.

" Pour une surveillante, c'est pas sérieux ça x) ... "

* On n'a jamais dit que les pions étaient sérieux '_' ...*


Déclara-t-elle en prenant un ton qui se voulait taquin. Elle allait ajouter quelque chose quand la porte du hall s'ouvrit. La fille aux cheveux roses s'arrêta et tourna la tête, remarquant qu'une personne venait de rentrer. Cette dernière venait de se racler la gorge et allait dans leur direction. Plus elle s'approchait, plus Elizabeth parvenait à la [ BORDEL !! J'ai un trou ... J'ai oublié le mot que je voulais mettre ... o____o ... Bon bah on va dire : >__< ] percevoir. Elle la voyait mieux. Et d'ailleurs, plus elle s'approchait, plus les yeux de l'adolescente brillaient.

" C'est une école où y'a que des gens classes ?! *____*
Ah j'fais tache ._.' ..."

Murmura-t-elle plus pour elle même que pour Sethee tandis que la personne qui venait d'entrer prenait aussi la parole.
Elle était nouvelle ?! Ah, elle était comme Pinkku alors. Quelle coincidence ! >_< Et puis elle était polie ! Et puis elle fumait des Black Stone !! Elizabeth reconnaissait ce parfum ... Elle en avait déjà fumé avec Punky. Toujours Punky...

* Elle m'envahit, c'est pas possible =.= ... J'vais être maudite durant toute ma vie ! *

Sethee répondit à la jeune étrangère et leur demanda par la même occasion leurs prénoms. Ah, c'est vrai qu'elle ne s'était pas présentée, elle. Quel manque de politesse, c'était la moindre des choses >___<. Pinkku fut la première à répondre sur un ton plus que joyeux.

" Ah ouais, désolée... Elizabeth desu ! n_n
Ou Pinkku, c'est vous qui choisissez.
Ou rien du tout .____.'' ... "

S'exclama-t-elle avec un énorme sourire.
M'enfin, de son surnom, ptet' qu'elles s'en foutaient. M'enfin elle avait choisi de le mentionner, parce qu'au fond, son prénom, elle l'aimait pas.

N'ayant rien à ajouter, la demoiselle, attendant que leur marche reprenne, s'assit sur sa valise, écoutant les paroles de la surveillante. Paroles qui la fit rire. Elle était sympa, Sethee. 'L'autre' lui rappelait un peu Punky, à quelques différences près genre Punky était toujours souriante, la fille tirait une tronche de trois kilomètres =.= ...

* En fait sa classe m'effraie o.o ...
._____.
Ben voui ... *

M'enfin, on ne refaisait pas les gens. Ils étaient comme ils étaient, et rien n'y changerait, sûrement pas Elizabeth et son avis pourri à deux balles dont on s'en fout complètement V.V ...!