Chambre de Black - L'arrivée.

Il rentra dans la chambre qui lui avait été assignée, après avoir été escorté avec une toute relative amabilité. Pas de colocataire, il était tout seul. Black lâcha ses bagages et se jeta sur son lit. Un bon coup de barre lui tombait dessus. Allongé, il inspecta son nouveau foyer du regard. La chambre était en fait composée de trois petites pièces : deux chambres à proprement parler qui chacune possédait un grand lit, une petite armoire et une table de chevet, et qui donnaient sur la troisième pièce un peu plus grande avec un bureau, une table basse, un petit canapé et quelques chaises, bref une pièce à vivre, qui servait également d’entrée. Pas très grand, mais plutôt confortable. Et bonus, il pouvait choisir sa chambre.

Il vit la nuit tombée par la grande baie vitrée. Il se retourna pour jeter un œil sur son réveil… encore un bon moment avant l’heure du dîner. Soupir. Avait-il fait le bon choix en venant s’enterrer ici ?
Il secoua la tête. Pas de doute à avoir, ça devrait le faire. Il se leva d’un bon et se motive un peu pour retrouver la pêche. Il retourna dans le salon et vit une enveloppe sur le bureau, avec son nom. Il l’ouvrit et en parcourut rapidement le contenu. Demain entretien avec la direction… mission et devoir… règlement intérieur… « et autres informations confidentielles ». Cela lui fit lever un sourcil. Il secoua la tête à nouveau et reposa la lettre. En somme il avait quartier libre ce soir.

Avant d’aller dîner, il aurait bien aimé aller saluer Blue. Et connaissant son besoin viscéral de se planquer, cela allait donc passer par une visite en bonne et due forme du château.

Il sortit de sa chambre, et des dortoirs du Personnel, et traversa le dortoir des garçons.

[==> Direction le dortoir pour Garçons]

Traînant son sac derrière elle, elle finit par trouver la chambre. Les chambres, en fait, vu qu'il y avait trois pièces en tout, deux 'chambres' à proprement parler, avec lit, armoire et tout le toutim, et une pièce commune, avec canapé, bureau chaises, bref, de quoi vous héberger un pion.

Non, deux pions, songea-t-elle lorsqu'elle remarqua qu'une des deux chambre semblait déjà occupée. Bah, tant mieux, peut-être aurait-elle de la compagnie pour les longues nuits sans sommeil. Ca lui manquait de ne pas discuter tout bêtement avec quelqu'un. Oui, je vous vois venir, mais non. Pas de sexe avec les collègues, ça ne menait en général à rien de bon, elle parlait en connaissance de cause. Un soupir franchit ses lèvres sans qu'elle ne s'en rende compte à la pensée de Massimo, puis elle décida de laisser le passé dans le passé et de se consacrer à son présent, pour mieux aborder son futur.

Une lettre rédigée de son écriture de gamine, ronde et régulière, avec un petit cœur sur le point de quelques 'i', juste pour prévenir l'autre pion qu'il n'était plus seul (muhaha) et qu'il aurait une colocataire "gentiment dérangée, mais qui ne mord que si on le lui demande". Gentille Sethee, sage. Elle signa après avoir décoré la feuille de quelques étoiles, et se dit que jamais son collègue ne penserait qu'elle a dix-neuf ans en lisant la lettre. Elle gloussa toute seule, puis alla investir sa chambre.

Après un rapide coup d'œil, elle décida que d'accord, elle acceptait de vivre ici, tant qu'on la laissait refaire la déco. Parce que murs blancs, c'est sympa, mais ça rend vite fou. Moui, il fallait vraiment faire quelque chose pour ces pauvres murs sans couleurs. Mais plus tard, d'abord, il fallait explorer les lieux !

Laissant ses affaires au beau milieu de sa chambre, elle s'arrêta tout de même devant le miroir à pieds pour vérifier sa tenue vestimentaire. Un jean coupe cigarette, une jambe rentrée dans une Doc vernie vert pomme, l'autre jambe par-dessus la chaussure, une minijupe à froufrous noire, par-dessus une jupette plus longue, en tulle couleur menthe à l'eau. Et en haut, une superposition de hauts verts, jaunes, et bleus, empilés savamment de manière à ce que chaque couleur apparaisse, et soir clairement visible. Une écharpe rayée noire et blanche autour de son cou, et un pinceau qui relevait ses cheveux sur sa nuque.

Elle rajusta ses jupes, et laissa sa veste verte sur son lit pour faire un tour dans les bâtiments, mains dans la poche ventrale d'un de ses hauts (même pas celui du dessus, juste un plus long que les autres), et sautillant allègrement dans les couloirs, en chantant une chanson débile incroyablement répétitive qu'elle avait entendue dans une pub pour une sauce.


[To : je sais pas encore]

Pfiou, quelle soirée. Et surtout quel contraste entre ces couloirs froids et la chaleur du salon. Black a raccompagné Noa à sa chambre. Ils ont discuté encore pendant une demi-heure devant sa porte, avant de se séparer pour la nuit.

Gros soupir. C’était terrible à dire, mais son ami lui manquait déjà. Enfin… après la soirée riche en émotions, il n’avait pas volé un peu de sommeil réparateur dans son bon lit bien chaud.

Il rentra dans sa chambre, posa ses chaussures et alla se jeter sur son lit. Mais… il y a quelque chose de bizarre ici. Il huma l’air ; il avait toujours eu un bon odorat. Il sentit une eau de toilette plutôt féminine et assez…osée ? Il se leva à nouveau et découvrit une lettre sur le bureau. Qu’est-ce que… ? Il tourna la tête et vit une pile d’affaires en vrac dans la chambre à côté.

Tant pis, la tranquillité n’aura été que d’une courte durée. Il lut la lettre. Signée Sethee. Avec des cœurs sur les ‘i’. Ecoeurants de candeur. Néanmoins, il nota que c’était très courtois de la part de sa nouvelle colocataire de le prévenir. "gentiment dérangée, mais qui ne mord que si on le lui demande"… Non mais c’était quoi cette école ?

Il prit un post-it, et griffonna quelques mots dessus : « Enchanté, je m’appelle Black. Je suis actuellement en train de dormir, mais on pourra reparler de tout ça demain matin. Après le signal sonore. Bonne nuit.».
Il retourna dans sa chambre, ferma sa porte à clef et se déshabilla pour aller dormir. C’était étrange, la façon dont le parfum de cette fille essayait de lutter contre l’odeur qui l’avait suivi depuis le salon. Celle de l’eau de toilette de Noa.

Re-soupir. Ne plus réfléchir. Dormir. Bonne nuit.

La répit n'avait été que de courte durée, la voilà qui rentrait, toujours en chantant la musique de cette pub débile. Ca devait être chiant pour les autres, de l'entendre chanter ça. Elle, ça l'éclatait comme une malade. Il faudrait qu'elle apprenne la chorégraphie. Histoire de pouvoir ponctuer le tout de quelques gestes débiles. Oh oui ça serait parfait.

Elle entra dans la pièce commune, en tentant de faire le moins de bruit possible. Sûrement l'autre surveillant était déjà rentré, et vu l'heure, mieux valait ne pas faire trop de bruit. Elle rentrait de la ville, où elle avait été écumer les boîtes de nuits, avait flirté avec quelques garçons, en avait embrassé l'un ou l'autre, puis les avait regardés se battre pour elle. Positivement réjouissant. Surtout lorsqu'elle leur avait annoncé, en mentant parfaitement que son cœur était pris, et par une fille en plus. Oui, c'était méchant. Mais on s'amusait comme on pouvait, n'est-ce pas ?

Puis elle était sortie, vers trois heures du matin, et avait remonté à pieds la pente plutôt raide qui la ramènerait au château. Après un rapide calcul mental, elle composa le numéro de Sven, et discuta un petit moment avec lui, l'engueulant quand il la faisait rire, parce qu'elle était "déjà bien assez essoufflée comme ça, putain de pente !". Elle l'aimait bien, Sven. C'était une des rares personnes qui ne la lassaient pas trop vite, et avec qui elle n'avait pas envie de jouer. En plus, il était mignon, ce qui ne gâchait rien. Et son petit accent l'enchantait. Ah si seulement il pouvait revenir passer quelques jours au Japon.

"Quand est-ce qu'il te renvoie en mission ici, ton patron ?"

Il avait répondu par une autre question, la laissant sur sa faim. Peut-être reviendrait-il plus tôt que prévu. Elle le connaissait assez pour savoir qu'il lui réservait une surprise. Mais après tout, peut-être n'avait-il juste pas envie de la décevoir. En arrivant en vue du château, elle raccrocha après lui avoir envoyé un bisou bruyant par téléphone interposé, et son rire résonnait encore dans ses oreilles quand elle était entrée dans sa chambre.

Elle avait vu le post-it que son collègue lui avait laissé en réponse à sa lettre. Plutôt froid, mais pas méchant non plus. Bah, ils apprendraient à se connaître et deviendraient vite fous l'un de l'autre, décida-t-elle. Elle prit le post-it et l'embrassa, laissant une trace de rouge à lèvres dessus, puis regarda le résultat. Satisfaite, elle alla dans sa chambre, et vira sa tonne de fringues, pour ne rester qu'en débardeur-culotte, et alla s'effondrer sur son lit où elle s'endormit presque immédiatement. Le temps de mettre son portable en silencieux.